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[PRIVE] Un soir pas comme les autres..
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[PRIVE] Un soir pas comme les autres..
par Patty Ghe'z Mer 10 Déc - 0:04
Décembre 2014 - QG des Aurors
Patty se trouvait une fois de plus seule. Cela aurait pu devenir insupportable, de rester ainsi reculée de toutes choses. De ne plus être invité pour boire un coup, de ne plus être sollicité lors de l'annonce de bonnes nouvelles, ou de carrément faire partit des meubles. Seul le veilleur de nuit semblait lui accorder encore un tant soit peu de considération, il levait légèrement les yeux de son registre durant quelques secondes. Comme venant de constater la présence d'un simple courant d'air.
C'est une brise qui la ramena à la réalité. La jeune femme de vingt deux ans marchait sur un pas régulier dans une ruelle bien éclairée. Plusieurs lampadaires se succédaient à distance égale, offrant une auréole dorée au paysage citadin. En plein coeur de Londres, à cette heure tardive, la ville était partiellement endormie. La plus grande majorité des résidences sommeillaient dans l'obscurité, aucune lumière ne filtrait derrière les rideaux de cuisinières. Seuls quelques chats et chiens vivaient dans l'ombre nocturne, se battant parfois dans des miaulements ou aboiements farouches afin d'obtenir la moitié d'une carcasse de viande. Quelques oiseaux de nuits hululaient sur les branches des arbres, les yeux grands ouverts comme spectateur d'une scène. Rien ni personne n'aurait pu prévoir quelle scène fameuse allait bientôt se jouer.
En arrivant au coin de la rue, une buée vaporeuse s'extirpa fugacement de sa bouche. L'hiver se faisait mordant, et son souffle glaçait le sang. Elle abaissa son capuchon d'un geste lent, et s'assura que personne ne se trouvait aux alentours. Face à l'Auror, un immeuble d'apparence miteuse. Sa stature plutôt grande en imposait malgré son état avancé de délabrement, cependant plusieurs détails rendant ce lieu inamical. Il s'agissait d'un vieux théâtre abandonné, de forme ronde et d'aspect pitoyable. La nature avait envahis cet immeuble de pierres à plusieurs endroits, des touffes d'herbes et des lianes sauvages s'insinuants dans les fenêtres et autres interstices créées par le temps. Des tas de fissures rendaient l'édifice fragile, comme sur le point de s'écrouler d'un instant à l'autre. La plupart des vitres étaient cassées, et l'éclat des murs semblait délavé. Du moins, ça c'était ce que les Moldus voyaient. Car l'observatrice apercevait plutôt une bâtisse imposante aux pierres claires et propres, quelque chose de plus majestueuse que son illusion néfaste.
Sans plus s'attarder, Patty poussa la porte d'entrée. L'intérieur possédait également une couverture chimérique. Un simple visiteur curieux et intrépide ne verrait qu'un sol recouvert de poussières, de terre battue et de restes de poupées. En effet plusieurs marionnettes jonchant un plancher lézardé de trous, chaque figurine arborait de grands yeux spectrales et des sourires goguenards. En guise de mise en garde. Mais du regard de la sorcière, on faisait face à un hall d'entrée noble, composé de marbre couleur anthracite et crème. Le comptoir laissait apercevoir la silhouette d'un frêle bonhomme, le nez en pointe surmonté d'une paire de lunette, profondément concentré sur un vieux livre aux pages jaunis par le temps. A son arrivée, l'homme leva très fugacement le regard avant de se replonger dans sa lecture. Indifférence.
La Lycanthrope ne prit pas la peine de protester, et préféra se diriger vers son bureau. Son seul refuge, où personne ne viendrait la couvrir de regards dégoulinants de révulsions. La porte se ferma derrière elle, silencieusement. Voilà ce que Patty Ghe'z était devenue, une ombre muette.
C'est une brise qui la ramena à la réalité. La jeune femme de vingt deux ans marchait sur un pas régulier dans une ruelle bien éclairée. Plusieurs lampadaires se succédaient à distance égale, offrant une auréole dorée au paysage citadin. En plein coeur de Londres, à cette heure tardive, la ville était partiellement endormie. La plus grande majorité des résidences sommeillaient dans l'obscurité, aucune lumière ne filtrait derrière les rideaux de cuisinières. Seuls quelques chats et chiens vivaient dans l'ombre nocturne, se battant parfois dans des miaulements ou aboiements farouches afin d'obtenir la moitié d'une carcasse de viande. Quelques oiseaux de nuits hululaient sur les branches des arbres, les yeux grands ouverts comme spectateur d'une scène. Rien ni personne n'aurait pu prévoir quelle scène fameuse allait bientôt se jouer.
En arrivant au coin de la rue, une buée vaporeuse s'extirpa fugacement de sa bouche. L'hiver se faisait mordant, et son souffle glaçait le sang. Elle abaissa son capuchon d'un geste lent, et s'assura que personne ne se trouvait aux alentours. Face à l'Auror, un immeuble d'apparence miteuse. Sa stature plutôt grande en imposait malgré son état avancé de délabrement, cependant plusieurs détails rendant ce lieu inamical. Il s'agissait d'un vieux théâtre abandonné, de forme ronde et d'aspect pitoyable. La nature avait envahis cet immeuble de pierres à plusieurs endroits, des touffes d'herbes et des lianes sauvages s'insinuants dans les fenêtres et autres interstices créées par le temps. Des tas de fissures rendaient l'édifice fragile, comme sur le point de s'écrouler d'un instant à l'autre. La plupart des vitres étaient cassées, et l'éclat des murs semblait délavé. Du moins, ça c'était ce que les Moldus voyaient. Car l'observatrice apercevait plutôt une bâtisse imposante aux pierres claires et propres, quelque chose de plus majestueuse que son illusion néfaste.
Sans plus s'attarder, Patty poussa la porte d'entrée. L'intérieur possédait également une couverture chimérique. Un simple visiteur curieux et intrépide ne verrait qu'un sol recouvert de poussières, de terre battue et de restes de poupées. En effet plusieurs marionnettes jonchant un plancher lézardé de trous, chaque figurine arborait de grands yeux spectrales et des sourires goguenards. En guise de mise en garde. Mais du regard de la sorcière, on faisait face à un hall d'entrée noble, composé de marbre couleur anthracite et crème. Le comptoir laissait apercevoir la silhouette d'un frêle bonhomme, le nez en pointe surmonté d'une paire de lunette, profondément concentré sur un vieux livre aux pages jaunis par le temps. A son arrivée, l'homme leva très fugacement le regard avant de se replonger dans sa lecture. Indifférence.
La Lycanthrope ne prit pas la peine de protester, et préféra se diriger vers son bureau. Son seul refuge, où personne ne viendrait la couvrir de regards dégoulinants de révulsions. La porte se ferma derrière elle, silencieusement. Voilà ce que Patty Ghe'z était devenue, une ombre muette.
Patty Ghe'z- Messages : 12
Date d'inscription : 04/12/2014
Re: [PRIVE] Un soir pas comme les autres..
par Elijah Ezra Delilah Mer 10 Déc - 22:30
Qui aurait pu prédire que ce soir serait mémorable ? Qu'est-ce qui fait qu'une nuit est inoubliable et une autre banale ? Il était déjà tard et pourtant, je ne savais pas encore que ma soirée ne faisait que commencer. J'étais dans l'une des rues de Londres, un sac de provisions dans une main et la seconde bien au fond de ma poche afin de la préserver de la morsure du froid. Contrairement à bon nombre de familles sorcières, je me devais de faire les courses exactement comme un moldu. Quelques pâtés de maison plus loin se trouvait mon petit appartement modeste niché parmi une multitude d'autres complexes habités. Un coup d'oeil par dessus mon épaule m'appris que j'étais seul. Mais par précaution, je ne transplanai pas jusque chez moi. Cela aurait été trop peu discret et j'avais déjà eu affaire au Ministère de la Magie pour des histoires de distraction. Bref.
Une fois à l'intérieur de mon cocon, je déposai mon sac en plastique et relevai, comme à mon habitude, mon courrier. Une facture, une lettre de Poudlard - surement encore une note au personnel - sept enveloppes roses provenant d'admiratrices secrètes ou non et... Et ? Un bout de parchemin plié en quatre attira immédiatement mon attention. En le dépliant je découvris une calligraphie incertaine qui semblait avoir été tracée rapidement par une plume éméchée. Je fronçai les sourcils et lu les quelques mots.
Ce fut la signature qui m'arracha un frisson. Bjorn. Voilà un bail que je n'avais plus entendu parler de lui. Que je n'avais plus pensé à lui. Pourtant son existence me revint comme un poignard dans la gorge. Sur le bout de peau animale séchée, il ne figurait aucune adresse, aucune coordonnée où joindre l'expéditeur. Je tentai d'abord de me convaincre qu'il s'agissait d'une plaisanterie mais personne ne connaissait mon histoire. Personne n'était au courant de cet épisode de ma vie alors personne n'avait pu me faire une blague d'aussi mauvais goût.
Quelques heures plus tard, un mal de crâne foudroyant semait la zizanie dans ma tête. Mon esprit était entièrement préoccupé par ce mystérieux bout de parchemin qui m'apportaient bien plus de questions que de réponses. Il fallait que je découvre sa provenance. Et si ce message pouvait sonner comme une boutade amicale aux oreilles de n'importe qui, aux miennes cela sonnait comme une menace. Une menace réitérée. C'est donc par ce froid que je sortis à nouveau dans la rue. Je savais exactement où aller. En plein coeur de Londres se trouvait le quartier général des aurors. Une fois devant, je pris une inspiration et entrai. Un homme chevelu et ridé était assoupi derrière son comptoir. Je me surpris à en être heureux, ne désirant pas échanger des politesses dans cet état d'esprit. Je m'approchai prudemment d'un couloir qui semblait à première vue déserte et appelai d'une voix grave et involontairement séduisante.
Il y a quelqu'un ?
Une fois à l'intérieur de mon cocon, je déposai mon sac en plastique et relevai, comme à mon habitude, mon courrier. Une facture, une lettre de Poudlard - surement encore une note au personnel - sept enveloppes roses provenant d'admiratrices secrètes ou non et... Et ? Un bout de parchemin plié en quatre attira immédiatement mon attention. En le dépliant je découvris une calligraphie incertaine qui semblait avoir été tracée rapidement par une plume éméchée. Je fronçai les sourcils et lu les quelques mots.
"Toujours mortel ?
Bjorn."
Bjorn."
Ce fut la signature qui m'arracha un frisson. Bjorn. Voilà un bail que je n'avais plus entendu parler de lui. Que je n'avais plus pensé à lui. Pourtant son existence me revint comme un poignard dans la gorge. Sur le bout de peau animale séchée, il ne figurait aucune adresse, aucune coordonnée où joindre l'expéditeur. Je tentai d'abord de me convaincre qu'il s'agissait d'une plaisanterie mais personne ne connaissait mon histoire. Personne n'était au courant de cet épisode de ma vie alors personne n'avait pu me faire une blague d'aussi mauvais goût.
Quelques heures plus tard, un mal de crâne foudroyant semait la zizanie dans ma tête. Mon esprit était entièrement préoccupé par ce mystérieux bout de parchemin qui m'apportaient bien plus de questions que de réponses. Il fallait que je découvre sa provenance. Et si ce message pouvait sonner comme une boutade amicale aux oreilles de n'importe qui, aux miennes cela sonnait comme une menace. Une menace réitérée. C'est donc par ce froid que je sortis à nouveau dans la rue. Je savais exactement où aller. En plein coeur de Londres se trouvait le quartier général des aurors. Une fois devant, je pris une inspiration et entrai. Un homme chevelu et ridé était assoupi derrière son comptoir. Je me surpris à en être heureux, ne désirant pas échanger des politesses dans cet état d'esprit. Je m'approchai prudemment d'un couloir qui semblait à première vue déserte et appelai d'une voix grave et involontairement séduisante.
Il y a quelqu'un ?
Dernière édition par Elijah Ezra Delilah le Dim 28 Déc - 15:27, édité 1 fois
Elijah Ezra Delilah- Messages : 11
Date d'inscription : 07/12/2014
Re: [PRIVE] Un soir pas comme les autres..
par Patty Ghe'z Jeu 11 Déc - 0:10
Souvent notre esprit se libère tant qu'il a tendance à s'imaginer des tas de scénarios, qui devraient rendre notre existence plus agréable. Peu après sa transformation, l'esprit de la Lycanthrope n'avait cessé d'imaginer ces fameuses possibilités, s'accrochant à un espoir vain que cet isolement progressif ne serait que temporaire. " Il faut qu'ils s'habituent " simplement. Sauf que ce n'était pas si simple que cela. Plus d'une fois la sorcière avait pensé qu'un de ses acolytes pousserait la porte pour finalement lui proposer une partie de billard dans le bar voisin, en compagnie de quelques moldus innocents mais à la bière facile. Ou que son père franchirait le seuil d'un instant à l'autre pour lui offrir une peinture, un vase, un quelconque objet provenant de ses divers voyages dans le monde entier. Rien. Rien de tout cela ne se produisit. Son espoir s'amenuisait au fil du temps, jusqu'à s'évaporer totalement un an plus tard.
C'est dans ce détachement social que Patty avait pris ses habitudes. Venir travailler le plus tard possible, à peine saluer le veiller de nuit, rester dans son bureau jusqu'au petit matin puis s'éclipser avant la venue de ses collègues. Bien que n'ayant jamais eu la confirmation claire et directe, elle sentait que son Chef appréciait ce nouveau mode de vie nocturne. Et puis désormais l'obscurité devenait son allié, surtout lorsqu'il fallait se soustraire au regard des autres par rapport à sa cicatrice. Une balafre qui empoisonnait sa vie, tout comme le venin sanguinaire coulant dans ses veines.
C'est donc sans aucune surprise que la Ghe'z trouva son office vide de tout visiteur. Personne ne venait plus la voir. Si on devait lui transmettre un message, ça se faisait via des notes inscrites sur un bout de post-it. Voilà à quoi en était réduit son contact social : des griffonnements hâtifs sur des petits carrés multicolores. Pitoyables. En balayant d'un geste agacé plusieurs de ces papiers en question, la jeune femme s'installa contre son dossier et posa ses pieds sur le rebord de son bureau. Le silence régnait en maître dans cette large pièce, le silence se révélait être la seule compagnie qui n'avait pas le don de la rendre folle.
L'endroit se découpait en plusieurs espaces distincts. Dès l'entrée on avait le porte manteau sur sa droite, et une table basse sur la gauche sur laquelle siégeait une pile de journaux - notamment la Gazette du Sorcier et le Chicaneur. Puis une fois dans la pièce, on pouvait dégager deux atmosphères. D'un côté, un bureau d'apparence modeste recouvert d'un tas d'objets hétéroclites : plusieurs ouvrages s'empilaient de travers (Traité supérieur de traduction des runes - Gueule de loup, cœur d'homme - Frères de Sang : ma Vie chez les Vampires - Les Potions de grands pouvoirs...), des fioles étaient rassemblées dans un coin, des bocaux remplis d'étranges liquides avec quelques pierres runiques flottantes à l'intérieur, un cadre où une sorcière apparaissait tout sourire une choppe en main et un autre montrant un couple heureux portant un bébé dans leur bras. Ainsi qu'une autre pile, non pas de livres cette fois ci mais de documents enfermés dans d'épais dossiers tantôt couleurs crèmes tantôt mauves tantôt rouges. Certains détenaient le cachet du Ministère de la Magie. Derrière ce bureau se tenait plusieurs peintures aux paysages naturels, les cadres dorés ressortaient sur la tapisserie pourpre. A l'opposé, on apercevait deux canapés se faisant face près d'une cheminée actuellement éteinte. Un endroit à la décoration impersonnelle, à quelques détails près, mais qui représentait son seul refuge où rien n'y personne n'osait venir s'aventurer.
L'Auror finit par se lever pour retirer sa cape et la fit voleter jusque son porte manteau. Elle se sentait plus à l'aise. Sa tenue vestimentaire ne lui avait demandé aucun effort, d'ailleurs sa féminité en avait pris un coup depuis sa Lycanthropie : pantalon sobre et noir, chemise blanche et noire avec une cravate rayée légèrement relâchée. Des bottines, grises à boucles, complétaient ce look morne. Elle prit un des livres de la pile - laquelle penchait dangereusement près du bord - et se dirigea vers l'un de ses canapés couleur écarlate avec la ferme intention de s'autoriser un peu de lecture avant de se mettre sérieusement au travail. Mais une voix velouté et grave mit un terme à sa tranquillité.
Patty ne se retint pas de pousser un râle d'irritation, puis alla ouvrir sa porte d'un geste vif. C'est campé sur sa position, bien décidé à ne faire entrer personne dans son bureau, qu'elle leva son regard en direction de l'inconnu. Le couloir n'éclairait pas très bien la nuit, une seule bougie était allumée et sa faible lumière vacillante ne lui permit pas de distinguer le visiteur au loin. Toutefois l'intonation de la voix précédemment entendu lui assurait qu'il s'agissait d'un homme, et rien que sa silhouette semblait irrésistible.
- C'est pour quoi ?
Quelque chose rendait son interlocuteur attirant alors que l'ombre le recouvrait presque intégralement et que seul sa voix était identifiable. La sorcière reprit ses esprits et patienta, se demandant ce qui pouvait la perturber ainsi. Autrefois les hommes, et les femmes même, lui faisaient de l'effet par moment. Une aventure par-ci, une aventure par-là lui permettait de s'amuser, jamais rien de bien sérieux. Toutefois depuis sa Transformation son relationnel amoureux était réduit à néant. Pourquoi cet homme lui ferait quelque chose ? Non seulement elle se savait hideuse - on ne pouvait trouver charmant un visage comme le sien - mais en outre son coeur avait fermé à double tour ses portes afin de ne souffrir davantage de la tournure subit dans son existence solitaire. Un exil sentimental pour se préserver.
C'est dans ce détachement social que Patty avait pris ses habitudes. Venir travailler le plus tard possible, à peine saluer le veiller de nuit, rester dans son bureau jusqu'au petit matin puis s'éclipser avant la venue de ses collègues. Bien que n'ayant jamais eu la confirmation claire et directe, elle sentait que son Chef appréciait ce nouveau mode de vie nocturne. Et puis désormais l'obscurité devenait son allié, surtout lorsqu'il fallait se soustraire au regard des autres par rapport à sa cicatrice. Une balafre qui empoisonnait sa vie, tout comme le venin sanguinaire coulant dans ses veines.
C'est donc sans aucune surprise que la Ghe'z trouva son office vide de tout visiteur. Personne ne venait plus la voir. Si on devait lui transmettre un message, ça se faisait via des notes inscrites sur un bout de post-it. Voilà à quoi en était réduit son contact social : des griffonnements hâtifs sur des petits carrés multicolores. Pitoyables. En balayant d'un geste agacé plusieurs de ces papiers en question, la jeune femme s'installa contre son dossier et posa ses pieds sur le rebord de son bureau. Le silence régnait en maître dans cette large pièce, le silence se révélait être la seule compagnie qui n'avait pas le don de la rendre folle.
L'endroit se découpait en plusieurs espaces distincts. Dès l'entrée on avait le porte manteau sur sa droite, et une table basse sur la gauche sur laquelle siégeait une pile de journaux - notamment la Gazette du Sorcier et le Chicaneur. Puis une fois dans la pièce, on pouvait dégager deux atmosphères. D'un côté, un bureau d'apparence modeste recouvert d'un tas d'objets hétéroclites : plusieurs ouvrages s'empilaient de travers (Traité supérieur de traduction des runes - Gueule de loup, cœur d'homme - Frères de Sang : ma Vie chez les Vampires - Les Potions de grands pouvoirs...), des fioles étaient rassemblées dans un coin, des bocaux remplis d'étranges liquides avec quelques pierres runiques flottantes à l'intérieur, un cadre où une sorcière apparaissait tout sourire une choppe en main et un autre montrant un couple heureux portant un bébé dans leur bras. Ainsi qu'une autre pile, non pas de livres cette fois ci mais de documents enfermés dans d'épais dossiers tantôt couleurs crèmes tantôt mauves tantôt rouges. Certains détenaient le cachet du Ministère de la Magie. Derrière ce bureau se tenait plusieurs peintures aux paysages naturels, les cadres dorés ressortaient sur la tapisserie pourpre. A l'opposé, on apercevait deux canapés se faisant face près d'une cheminée actuellement éteinte. Un endroit à la décoration impersonnelle, à quelques détails près, mais qui représentait son seul refuge où rien n'y personne n'osait venir s'aventurer.
L'Auror finit par se lever pour retirer sa cape et la fit voleter jusque son porte manteau. Elle se sentait plus à l'aise. Sa tenue vestimentaire ne lui avait demandé aucun effort, d'ailleurs sa féminité en avait pris un coup depuis sa Lycanthropie : pantalon sobre et noir, chemise blanche et noire avec une cravate rayée légèrement relâchée. Des bottines, grises à boucles, complétaient ce look morne. Elle prit un des livres de la pile - laquelle penchait dangereusement près du bord - et se dirigea vers l'un de ses canapés couleur écarlate avec la ferme intention de s'autoriser un peu de lecture avant de se mettre sérieusement au travail. Mais une voix velouté et grave mit un terme à sa tranquillité.
Patty ne se retint pas de pousser un râle d'irritation, puis alla ouvrir sa porte d'un geste vif. C'est campé sur sa position, bien décidé à ne faire entrer personne dans son bureau, qu'elle leva son regard en direction de l'inconnu. Le couloir n'éclairait pas très bien la nuit, une seule bougie était allumée et sa faible lumière vacillante ne lui permit pas de distinguer le visiteur au loin. Toutefois l'intonation de la voix précédemment entendu lui assurait qu'il s'agissait d'un homme, et rien que sa silhouette semblait irrésistible.
- C'est pour quoi ?
Quelque chose rendait son interlocuteur attirant alors que l'ombre le recouvrait presque intégralement et que seul sa voix était identifiable. La sorcière reprit ses esprits et patienta, se demandant ce qui pouvait la perturber ainsi. Autrefois les hommes, et les femmes même, lui faisaient de l'effet par moment. Une aventure par-ci, une aventure par-là lui permettait de s'amuser, jamais rien de bien sérieux. Toutefois depuis sa Transformation son relationnel amoureux était réduit à néant. Pourquoi cet homme lui ferait quelque chose ? Non seulement elle se savait hideuse - on ne pouvait trouver charmant un visage comme le sien - mais en outre son coeur avait fermé à double tour ses portes afin de ne souffrir davantage de la tournure subit dans son existence solitaire. Un exil sentimental pour se préserver.
Patty Ghe'z- Messages : 12
Date d'inscription : 04/12/2014
Re: [PRIVE] Un soir pas comme les autres..
par Elijah Ezra Delilah Dim 28 Déc - 15:27
Je n'étais pas sûr de vouloir continuer à avancer dans ce couloir. Aucun signe de réponse, aucun signe de vie mis à part bien sûr le vieux bougre derrière son comptoir poussiéreux. Alors que je m'apprêtais à faire demi-tour, une voix féminine résonna. Content de constater que les aurors anglais travaillaient aussi de nuit, j'avançai dans le couloir étroit aux murs peu réguliers. Je n'affectionnai pas spécialement les aurors. J'avais pris l'habitude de voir les bulgares souvent plus dégourdis que certains anglais. J'avais connu, il y a quelques années de cela, un auror dont le seul but était de torturer ses victimes. Qu'elles soient coupables ou innocentes, il faisait preuve d'une grande violence envers eux. Mais parlons peu parlons bien, revenons au présent.
Lorsque j'arrivai enfin au bout du tunnel - car cela ressemblait plus à cela - je trouvai une femme d'une vingtaine d'année, un peu plus, campée debout dans la lumière faiblarde de ce qui était manifestement un bureau. Je pris quelques instants pour l'analyser. De beaux cheveux longs, une taille fine mais musclée, elle semblait particulièrement attirante. En revanche, une grosse balafre venait barrer son visage, rendant l'oeil adjacent presque blanc. Cette marque, au lieu de me répugner, me toucha. En cette jeune femme, je voyais tout d'un coup une semblable. Cette blessure n'avait pas du se faire en douceur ce qui signifiait que tout comme moi, elle avait un épisode de sa vie qu'elle aurait aimé effacer. Par politesse je détournai mon regard de sa cicatrice. J'entrai dans la pièce et reporta mon attention sur l'auror. Ne pouvant pas m'en empêcher dès lors que je me trouvais en compagnie d'une belle femme, j'esquissai un sourire ravageur et dis d'une voix suave et sombre.
Pour une enquête.
Toujours en souriant, je sortis de mon manteau l'enveloppe que j'avais reçu de la part de Bjorn et la lui tendis.
J'aimerai savoir d'où elle provient. Par contre, l'expéditeur est un être dangereux. Est-ce que c'est possible de faire ça ?
Lorsque j'arrivai enfin au bout du tunnel - car cela ressemblait plus à cela - je trouvai une femme d'une vingtaine d'année, un peu plus, campée debout dans la lumière faiblarde de ce qui était manifestement un bureau. Je pris quelques instants pour l'analyser. De beaux cheveux longs, une taille fine mais musclée, elle semblait particulièrement attirante. En revanche, une grosse balafre venait barrer son visage, rendant l'oeil adjacent presque blanc. Cette marque, au lieu de me répugner, me toucha. En cette jeune femme, je voyais tout d'un coup une semblable. Cette blessure n'avait pas du se faire en douceur ce qui signifiait que tout comme moi, elle avait un épisode de sa vie qu'elle aurait aimé effacer. Par politesse je détournai mon regard de sa cicatrice. J'entrai dans la pièce et reporta mon attention sur l'auror. Ne pouvant pas m'en empêcher dès lors que je me trouvais en compagnie d'une belle femme, j'esquissai un sourire ravageur et dis d'une voix suave et sombre.
Pour une enquête.
Toujours en souriant, je sortis de mon manteau l'enveloppe que j'avais reçu de la part de Bjorn et la lui tendis.
J'aimerai savoir d'où elle provient. Par contre, l'expéditeur est un être dangereux. Est-ce que c'est possible de faire ça ?
Elijah Ezra Delilah- Messages : 11
Date d'inscription : 07/12/2014
Re: [PRIVE] Un soir pas comme les autres..
par Patty Ghe'z Dim 18 Jan - 17:44
D'abord seul le silence lui répondit. Le visiteur nocturne ne donna aucune réponse, et s'approcha lentement. Ce qui fit naître une certaine nervosité du côté de l'Auror, bien décidée à ce que personne n'entre dans son bureau. Jamais on n'osait pénétrer dans son antre, et cela lui convenait parfaitement, c'était devenu comme son refuge où aucun jugement ni sentiment ne pouvaient venir troubler son pauvre quotidien. L'inconnu ne prit pas la peine de demander l'autorisation d'entrer, et bientôt il fut à l'intérieur de son cocon. Détail à souligner : il ne l'avait pas dévisager avec horreur, une toute autre lueur s'était glissé dans son regard. La nature de cette dernière échappait complètement à la jeune Ghe'z.
Pour une enquête
- Hmm...
Pour ne pas faire fuir le sorcier, Patty prit sur soi afin de ne pas céder à la colère. Et dire qu'elle était pourtant belle et bien décidée à ne pas se laisser à ce point dépassée ! Toujours sur ses gardes, la jeune femme finit par fermer la porte de son bureau sans ménagement. Le battant produisit un bruit sourd, ce qui ne l'a fit pas même sursauter. L'homme finit par révéler le but de sa visite, tout en lui tendant une enveloppe dans sa direction. Elle lui lança un regard avant de s'en saisir furtivement, et s'en accorder aucune autre once d'attention à son hôte l'Auror se dirigea vers son bureau pour lire attentivement le courrier. La sorcière reprit sa position habituelle, la chaise en équilibre sur ses pieds arrière et ses jambes posées sur le meuble lui faisant face.
Vous croyez qu'on a affaire à des ptis marchands de glace doux comme des agneaux ordinairement ?
Une phrase acerbe qui s'était spontanément formée dans sa bouche, comme en guise d'armes pour se défendre. Patty tentait de lire la lettre, qui ne se composait que d'une phrase accompagnée d'une signature. Toutefois quelque chose lui troublait la vue, l'empêchant de se concentrer. Cette chose, c'était l'image du visage du bel inconnu. Car il fallait qu'elle se l'avoue, son visiteur était très séduisant. En outre, son sourire lui avait donné quelques bouffées de chaleurs. Cela faisait des années que son coeur n'avait pas ressenti une telle montée de sensations, et tous ses efforts étaient canalisés pour conserver une attitude neutre. Plusieurs minutes plus tard, elle leva son regard en direction de son interlocuteur.
Que pouvez vous me dire sur ce Bjorn ? C'est possible de remonter le cheminement suivit par cette lettre oui, mais ça prendra un peu de temps. Je serais seule sur cette affaire. Vous êtes pressés ?
La Ghe'z tenait toujours une muraille autour de sa personne, une muraille imaginaire consolidée au fil d'une longue année de mise à mal psychologique. Une protection qui semblait connaître quelques failles à la seule vue de cette sorte de divinité présente sous ses yeux.
Pour une enquête
- Hmm...
Pour ne pas faire fuir le sorcier, Patty prit sur soi afin de ne pas céder à la colère. Et dire qu'elle était pourtant belle et bien décidée à ne pas se laisser à ce point dépassée ! Toujours sur ses gardes, la jeune femme finit par fermer la porte de son bureau sans ménagement. Le battant produisit un bruit sourd, ce qui ne l'a fit pas même sursauter. L'homme finit par révéler le but de sa visite, tout en lui tendant une enveloppe dans sa direction. Elle lui lança un regard avant de s'en saisir furtivement, et s'en accorder aucune autre once d'attention à son hôte l'Auror se dirigea vers son bureau pour lire attentivement le courrier. La sorcière reprit sa position habituelle, la chaise en équilibre sur ses pieds arrière et ses jambes posées sur le meuble lui faisant face.
Vous croyez qu'on a affaire à des ptis marchands de glace doux comme des agneaux ordinairement ?
Une phrase acerbe qui s'était spontanément formée dans sa bouche, comme en guise d'armes pour se défendre. Patty tentait de lire la lettre, qui ne se composait que d'une phrase accompagnée d'une signature. Toutefois quelque chose lui troublait la vue, l'empêchant de se concentrer. Cette chose, c'était l'image du visage du bel inconnu. Car il fallait qu'elle se l'avoue, son visiteur était très séduisant. En outre, son sourire lui avait donné quelques bouffées de chaleurs. Cela faisait des années que son coeur n'avait pas ressenti une telle montée de sensations, et tous ses efforts étaient canalisés pour conserver une attitude neutre. Plusieurs minutes plus tard, elle leva son regard en direction de son interlocuteur.
Que pouvez vous me dire sur ce Bjorn ? C'est possible de remonter le cheminement suivit par cette lettre oui, mais ça prendra un peu de temps. Je serais seule sur cette affaire. Vous êtes pressés ?
La Ghe'z tenait toujours une muraille autour de sa personne, une muraille imaginaire consolidée au fil d'une longue année de mise à mal psychologique. Une protection qui semblait connaître quelques failles à la seule vue de cette sorte de divinité présente sous ses yeux.
Patty Ghe'z- Messages : 12
Date d'inscription : 04/12/2014
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